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Poème
De bien belles Jouvencelles
Comme des fleurs s'inclinant
Dans la rosée bienfaisante du matin,
Courberont-elles leur échine ?Durant des heures, sous une pluie battante,
Laissant l'eau ruisseler sur leur corps,
Et la pluie caresser leur visage,Soulevant sous leurs pas leurs jupes en détresse...
C'était une nuit comme celle-ci, où le vent hurlait.
Leur silhouette éléganteMalgré leurs grosses capes ruisselant d'eau,
Chevauchant la campagne sous une pluie
Battante, la bouche pétillante de désir,Pétillante comme une rose...
Elles couraient comme des catins.
Remplies de sève fécondante,Visa bien ce servant ce bienfaiteur !
Il apparaissait à l'angle saillant.
Du bastion du chapelain,Tirant bien son épingle du jeu,
Pour défendre son bastion
Contre ce déferlement de Jouvencelles...Ce grand aux cheveux noirs
Les encadrait, figure pâle et douce.
Son charme, nous le connaissions.Ce cher Idolâtrie
Qui, les dimanches de pluie,
Il S'enfermait dans ce déambulatoire...Tel était ce jeune impur.
Qui apparaissait devant elles.
Entrouvrant leur rose fécondanteQuand venait le soir.
Un calice de fleurs à la main,
Se laissant bercerPar la douce voix de ces charmeuses,
Dans le ronronnement de leurs chattes...
Durant une veillée bien arrosée,Tout n'était pas morose, mais le vent d'ouest.
Elle ramenait inlassablement des cris.
On entendait leurs murmures plaintifs.Invoquant les dieux et autres spiritismes,
Dans cette nouvelle vie qui apparaissait
À l'horizon de l'infini…Auteur Françoise Le Vaillant
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